NOMBREUX SE POSENT LA QUESTION: retour à l’école ou NON:
Dé confinement PROGRAMMÉ
La population française est isolée. Les jours passent et se ressemblent. Et pourtant, une bonne nouvelle qui n’en est pas vraiment une est tombée. Dans quelques jours à peine, le 11 mai, nous sortirons de confinement progressivement.
Les enfants retourneront à l’école, peu après. Pas tous. Pas comme avant. Nous ne serons pas sortis d’affaires et d’après toutes mes lectures, sur des journaux dits sérieux, nous sommes dans le pétrin pour encore quelques trimestres. Cette sortie générale, est-ce un début qui nous mènera vers la lumière ou plutôt un cadeau empoisonné ? Cela dépend certainement de quel point de vue nous nous plaçons.
Voici mon idée, absolument personnelle. Il est évident que nous n’avons pas tous les mêmes vécus, les mêmes expériences et nous ne serons donc pas tous semblables face à cette situation inédite. C’est aussi bien. Nous ne possédons pour l’instant pas les bonnes réponses, nous ferons donc tous au mieux pour nos enfants avec les moyens dont nous disposons.
Je tenais à écrire aujourd’hui pour vous dire que je comprends que vous vous posiez des questions, que vous ayez des doutes…nous en avons aussi. Que je comprends la culpabilité, je la ressens aussi. L’important est de s’adapter, de rester courageux et solidaires, ensemble, même si nous sommes différents. Nous nous sortirons de cette affaire du mieux que nous pourrons…affaire donc…à suivre!
École ou non ? Mes enfants reprendront-il le chemin de la maternelle ? mes arguments
Mes inquiétudes
Ma situation personnelle
Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter car voici ma situation personnelle que nombre d’entre vous ne connaît pas.
Pour des raisons qui m’appartiennent et elles sont multiples, je vis dans une maison qui n’est pas vide. Cette dernière abrite ma famille de 4 mais mes parents aussi. Mon père est diabétique, il a 70 ans et possède une santé fragile.
Cette nouvelle d’un dé confinement m’a alertée. Comment pourrais-je envoyer mes enfants à l’école, alors qu’ils sont si jeunes, que je suis sans cesse derrière eux pour faire respecter les gestes barrières. Disons-le sincèrement. Toute personne ayant des kids sait que la majeure partie des petits n’attend que l’instant où l’adulte a le dos tourné pour ne plus se rappeler tout ce qu’on a maintes fois rappelé. Comment pourraient-ils parvenir, noyés au milieu de leurs camarades à se protéger, à protéger les autres ? Comment pourrais-je protéger mes parents dans ce contexte de brassage obligé ?
NOTRE DÉCISION
Ai-je l’obligation d’envoyer mes enfants au front ou puis-je les garder à la maison ? Nous le savons désormais, je peux préserver mes petits au chaud. Bien que cela implique quelques sacrifices professionnels, que je devrai mettre de côté une belle partie de mon travail pour me consacrer à eux quelques temps, je compte bien abuser de ce privilège.
J’ai d’ailleurs en partie crée mon entreprise pour cette raison. Pour gagner en flexibilité. Pour m’occuper de mes filles. J’ai la chance aujourd’hui de pouvoir le faire même si, je le sais, cela ne sera pas simple de ne plus jamais avoir une minute de silence, de calme ou de solitude 😊.
Un acte citoyen
Je suis convaincue par ailleurs que c’est un acte citoyen. Que c’est aujourd’hui à mon tour de remercier toutes ces personnes qui ont rendu service à la société en se mettant en danger, dehors, tous les jours. Docteurs, facteurs, pharmaciens, boulangers, assistantes maternelles, livreurs, caissières…Je leur laisserai ma place à l’école volontiers pour que les conditions de respect des gestes barrières soient plus simples à mettre en place, pour protéger et simplifier la vie des enseignants pour qui cela va être très compliqué…qui devront faire la police, le ménage davantage que le cœur de leur métier, élever nos enfants. Ces enfants, en classe, seront davantage en sécurité, si mes filles n’y retournent pas. Car ils auront plus d’espace. Ils pourront travailler, jouer, dans de meilleures conditions et ça, ça me rassure beaucoup.
Et puis, je me sentirais plus détendue, plus en contrôle de notre destin, plus en mesure de protéger ma tribu.
Notre décision est donc prise. A contrecœur mais c’est aussi un soulagement. Nos enfants resteront avec nous.
Mon intuition m’indiquait depuis plusieurs semaines que c’était la bonne décision à prendre. Je suis heureuse que la loi me laisse cette petite fenêtre ouverte et m’autorise à le faire.
Ecole sans manipulations, sans toboggan, sans vrais jouets. Maternelle sans couleurs, sans copains qu’on peut toucher. Un environnement différent, que les enfants ne reconnaîtront pas. Un espace moins attrayant, moins accueillant et bien moins sûr. Liv s’en moque pas mal mais Romy est bien déçue bien sur de ne pas revoir ses amis, de ne pas retrouver cette bulle d’indépendance de nous. Elle finira pas comprendre j’espère car je crois être juste. Cela me fait culpabiliser mais je suis plus sereine aussi…au moins pour l’instant. Mes idées sont chamboulées, c’est vrai.
Cela va être long, oh, oui. Tant pis. C’est un petit sacrifice, je ne saurais gérer l’angoisse, la culpabilité dans le cas contraire.
École ou non pour les autres
Après avoir sondé un grand nombre de parents autour de moi, vu les témoignages d’un tas de mamans sur les réseaux sociaux, je sais aujourd’hui ne pas être seule dans ce cas de figure. Nous sommes nombreux à ressentir les mêmes inquiétudes, à vivre avec cette boule au ventre car beaucoup ont compris que nous demandons l’impossible au corps enseignant.
Pourtant, certains parents n’auront dans ce contexte de décision politique pas le choix. Alors…
Alors je suis sincèrement désolée pour toutes ces mamans et ces papas qui devront retourner au travail à regret alors qu’ils auraient préféré suivre la même démarche que moi, mais qui n’auront hélas pas l’option de le faire car ils devront sauver leurs affaires. Nombreux sont ceux également dont l’activité ne permet pas de rester chez soi en famille ou qui n’auront pas les capacités financières de l’assumer, chômage partiel annulé oblige.
Enfin, je comprends 1000 fois tous les autres. Ceux qui retourneront à l’école heureux, pour laisser leurs enfants s’épanouir avec les copains, car ces copains ont trop manqué à nos petits. Je vois bien aussi que certains n’en peuvent plus de jouer le rôle de l’enseignant alors que ça ne leur ressemble pas. Que ces jours qui passent sont trop longs. J’entends ceux qui ont besoin de souffler, de sortir, de sociabiliser, de s’évader, de grandir dans leur profession, car être parent à plein temps ne suffit pas. J’écoute tout le monde et chacun a de vrais arguments…si justes.
Mot de la fin
Ne jugeons pas, ne culpabilisez pas quoi que vous fassiez. Nous n’avons pas les bonnes réponses. Nous tâtonnons tous. La planète entière et le choix est difficile. Décidez en n’écoutant que vous, en sondant votre cœur. En ne regardant pas les voisins. Chacun fait vraiment comme il peut…Ainsi, il n’y aura pas d’erreurs ou presque.
Maintenant que je vous ai parlé de moi…vous, que comptez-vous faire et pourquoi ? Je serais ravie de partager avec vous.
Courage, n’oublions jamais que malgré ces minutes d’incompréhension planétaire, nous y arriverons. Et comme toujours…ensemble !
Bises de loin,
Lisa
A LIRE AUSSI
CONFINÉS EN FAMILLE AU PRINTEMPS, SEMAINE 4
UN ANNIVERSAIRE CONFINÉ, CORONAVIRUS
Robes: Jacadi